Fondements

L’épreuve projective de jeu de la MPPE a été développée par Pascal Roman à la fin des années ’90. Elle est le fruit des échanges au sein d’une équipe de recherche dans le cadre de l’Université Lumière-Lyon 2, confrontée à la nécessité d’envisager les outils cliniques à même d’évaluer le fonctionnement psychique de très jeunes enfants (0 – 4 ans). Si les épreuves d’évaluation du développement cognitif sont depuis longtemps à la disposition des psychologues (avec l’épreuve du Brunet-Lézine en particulier), aucune épreuve d’évaluation du fonctionnement psychoaffectif n’était disponible.

L’intuition de la création de la MPPE se situe à la croisée des conceptions et pratiques winicottiennes du jeu dans la consultation thérapeutique de l’enfant (avec le trouvé-créé, l’object presenting, le squiggle… qui constituent autant d’inspirations pour le clinicien du jeune enfant) et de l’épreuve projective de jeu du Scéno-test développée par G. Von Staabs dans les années ’60 à destination des enfants de 4 ans et plus. La pratique de cette épreuve dans une démarche d’évaluation et de psychothérapie avec de jeunes enfants constitue l’un des points d’ancrage pour le désir de Pascal Roman de développer une épreuve de jeu pour les jeunes enfants.

L’intérêt d’une épreuve projective de jeu est double : elle permet, en appui sur une situation facilement acceptée par l’enfant, une approche clinique in situ, au travers d’une expérience partagée, au service de l’évaluation du développement psychoaffectif elle autorise la possibilité de renouveler la présentation du matériel dans un contexte de consultation thérapeutique de l’enfant ou de psychothérapie, sans qu’un effet d’apprentissage ne soit identifiable.


La MPPE est composé d’un matériel de jeu varié, qui mobilise le petit enfant dans différents registres sensori-moteurs (visuel, tactile, auditif, cénesthésique, moteur…), et dans différents registres de mobilisation fantasmatique (contenant-contenu, différenciation de la qualité de l’objet, lien à l’objet, mobilisation des courants tendres et agressifs…). C’est cette variété de sollicitation, portée par des objets qui appartiennent tous au quotidien de l’enfant, qui en fait un outil précieux pour la rencontre de l’enfant et des préformes de sa vie psychique.